Klaus, la soixantaine, vit seul, sans eau ni électricité, depuis près de trente ans dans des cabanes en pleine nature et à plusieurs heures de marche de la dernière habitation. L'une est accrochée à un piton rocheux dans une vallée sauvage de l'Hérault, l'autre se niche dans un vallon inaccessible des Pyrénées. Rencontres avec cet homme d'une grande culture mais retourné physiquement à l'état de nature dont la décroissance et la quête de communion avec les éléments défient tellement l'homme social qu'elles finissent par ne parler que de lui, finalement... 
Assurément une des aventures les plus difficiles et excitantes de ma vie de documentariste. Rejoindre, matériel sur le dos par des sentiers escarpés, les cabanes de Klaus fut déjà un premier marathon. Le convaincre pendant des mois que mes intentions étaient pures avant de pouvoir introduire chez lui la moindre caméra en fut un second. Accepter enfin son souhait que personne d'autre que moi n'intervienne pour filmer nos conversations en fut un troisième, car, du coup, les prises de vues durèrent deux ans à raison d'environ une séance tous les deux mois... Mais alors, quand j'ai vu au bout de mon objectif, cet homme si sauvage et si rétif me confier face caméra sa souffrance, ou quand je l'ai entendu avouer à mes micros ce qui était enfoui au plus profond de son coeur, je me souviens que des frissons m'ont traversé. Mon Graal de cinéaste de l'humain était atteint! Et tant pis si plus tard, l'ermite se raviserait et m'interdirait de montrer ce film à qui que ce soit. Voeu que j'ai  respecté, naturellement, c'est pourquoi vous n'en verrez ici qu'une infime partie.
Vidéo, Couleurs, 85', 2019
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